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Carnet d’un promeneur dans Montréal : splendeur de la ville au quotidien

  • Taika Baillargeon
  • 18 juin 2020
  • Aucun commentaire
  • 5 minutes de lecture

Qui n’a jamais entendu parler du Plateau-Mont-Royal de Michel Tremblay ou du Mile-End de Mordecai Richler? Depuis longtemps déjà, notre littérature regorge d’ouvrages inspirants qui nous parlent de Montréal, de ses quartiers et de ses hauts lieux. Ces œuvres, hommages à la ville et ses paysages, sont porteurs de mémoire et vecteurs d’identité au même titre que nos rues et nos bâtis. Chez Héritage Montréal, nous avons voulu célébrer cette littérature qui s’ancre dans le territoire en vous partageant nos coups de cœur littéraire, des œuvres qui réussissent à mettre en valeur la ville et son patrimoine.  

Pour ce premier billet littéraire, quoi de plus à propos que de vous présenter le nouveau livre de notre directeur des politiques Dinu Bumbaru? Carnet d’un promeneur dans Montréal, publié aux Éditions la Presse et disponible en magasin dès aujourd’hui, est une collection de 200 croquis de Montréal dessinés à la mine, accompagnée de courts textes réflexifs qui habillent les lieux dessinés de petites et de grandes histoires. 

Croquis page 120 de Dinu Bumbaru

Promenabilité et paysages en mouvement

Quoi que nous en dise son auteur et « croquiste« , ce carnet est bien plus qu’un joli livre de table qu’on feuillette pour éviter l’ennui. C’est un hommage à Montréal, au dessin et à la promenade, trois passions que partage avec nous Dinu Bumbaru. Pour lui, la promenade est « un acte citoyen de gens qui s’approprient leur ville, qui la regardent et qui veillent sur sa forme et sur sa condition ». La promenade est ainsi une expérience à la fois poétique et politique du quotidien. Et c’est un peu l’expérience à laquelle nous convie ce livre : on prend une marche, on hop dans un autobus, on s’arrête devant un point de vue jamais observé, on s’extasie et on s’indigne. Et pendant ce temps, M. Bumbaru, ce grand conteur de la métropole, nous raconte ses histoires, ses souvenirs, son imaginaire de la ville. Un récit en pièces détachées dans lequel s’enchevêtrent très humblement des ensembles et des détails architecturaux, des vues et des lumières. Et malgré toute la fougue qu’on lui connaît lorsque vient le temps de défendre les délaissés du paysage urbain, celui que nous aimons appeler M. Patrimoine nous propose ici un carnet très intimiste, dans lequel il partage avec nous son amitié de longue date avec Montréal. Aussi, si le livre se lit d’un trait, mieux vaut s’en imprégner lentement, le prendre avec soi quand on quitte la maison pour accompagner nos déambulations ou nos voyages en autobus…

L’autobus est d’ailleurs une figure centrale de ce carnet et ce n’est pas anodin. Dès le début de l’ouvrage, M. Bumbaru nous raconte que c’est dans l’autobus qu’il a commencé à dessiner Montréal : « ainsi les lignes des autobus 80, 161, 24, 55, 165 ou 107 ont fait naître celles de mes carnets ». Pour l’auteur, l’autobus n’est visiblement pas qu’un vulgaire moyen de transport; si les rues et les ruelles sont les voies navigables du 20e siècle, l’autobus devient ici le vaisseau de l’explorateur qui découvre son île d’un bout à l’autre. 

« Des circuits d’autobus comme ceux des lignes 24, 55 ou 80, les navettes fluviales entre le Vieux-Port et Pointe-aux-Trembles ou entre Lachine et l’île Saint-Bernard, à Châteauguay, sont de merveilleuses occasions d’en apprendre sur la géographie, l’histoire et notre société. On doit les reconnaître et les soutenir comme infrastructures culturelles et repères métropolitains. » (p. 173)

Les croquis qui illustrent l’ouvrage rendent également honneur à cette déambulation urbaine. Si certains d’entre eux sont formidablement détaillés, paysages baroques d’une histoire palimpseste, d’autres sont plus furtifs, comme un amalgame de ligne de fuites, croqués sur le vif entre deux arrêts d’autobus. 

Croquis page 69 de Dinu Bumbaru

Montréal : en contrastes et en perspectives

À s’y attarder, on pourrait avancer que le coup de crayon de M. Bumbaru est en symbiose avec la métropole. À l’image de Montréal, les croquis de ce carnet sont parfois nets et raffinés, parfois feutrés et chaotiques, à la fois ancrés dans l’histoire et tournés vers l’avenir, sombre et lumineux. L’auteur nous le dit d’emblée, Montréal est une ville de contrastes et si elle n’a pas la réputation d’être belle, elle n’en est pas moins complexe, profonde et authentique :

« Parce qu’elle n’est pas uniforme, design ou grandiose, Montréal a la réputation, pour plusieurs, de ne pas être belle. Rome est-elle uniforme? Montréal n’est peut-être pas uniforme, mais, malgré ses contrastes parfois discordants, fruits de la convoitise ou de l’indifférence, elle a une réelle personnalité. […] Cette métropole très vivante bénéficie d’un paysage magique composé de monuments, de ruelles et de pierre grise, dessinée, taillée et posée à la main. Vive Montréal! » (p. 135)

Dinu Bumbaru met ces contrastes en valeur et en perspective de manière presque amoureuse. L’exercice est particulièrement concluant dans les cas de l’édifice Bovril (voir les pages 87 à 89), de l’ange du Mont-Royal (p. 142 à 145) ou de l’entrepôt Van Horne (p. 101 à 103) dont l’auteur fait littéralement le tour, nous en présentant tous les angles et toutes les coutures.

Montréal : une ville et ses personnages

Certains s’étonneront peut-être que les croquis de M. Bumbaru soient vides de citadins. Certaines images pourraient nous rappeler les rues vides de la pandémie. Et pourtant, ce carnet est rempli de personnages. L’auteur mentionne notamment plusieurs individus qui ont marqué, construit ou écrit l’histoire de Montréal. Mais ce qui est plus remarquable encore, c’est que ce sont les édifices et les lieux qui font figure de personnages; la montagne s’indigne face aux gratte-ciel du centre-ville, le fleuve et la montagne nous parlent et se racontent. Ces personnages sont mis en scène dans un décor rendu plus grand que nature par un auteur qui réussit de façon extraordinaire à honorer la beauté ordinaire du quotidien. 

Finalement, même s’il ne s’agit jamais d’un exercice partisan, M. Bumbaru n’en oublie pas pour autant ses allégeances. Il nous rappelle sans détour quelques rues perdues et édifices oubliés. Il nous ramène aussi aux luttes patrimoniales du milieu montréalais, soulevant des questions qui n’ont cessé de nous interpeller au fil du temps et qui sont toujours pertinentes aujourd’hui. On ne saurait qu’espérer qu’il en fasse une suite… peut-être avec ses aquarelles?

CARNET D’UN PROMENEUR DANS MONTRÉAL de Dinu Bumbaru, 200 pages, Prix : 29,95$

Retrouvez dès aujourd’hui le livre en librairie et sur libraires.ca.

Nous remercions les Éditions La Presse pour les images qui illustrent cet article.

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Taika Baillargeon
Taika Baillargeon

Taïka Baillargeon est Directrice adjointe aux politiques chez Héritage Montréal. Amoureuse des villes et des lettres, Taïka a complété une maitrise en littérature comparée et un doctorat en Études urbaines et touristiques. Elle a travaillé sur la reconstruction et la préservation du patrimoine bâti au lendemain de catastrophes humaines et naturelles, s’intéressant tout particulièrement au sens des lieux et aux espaces abandonnés en temps de crise. Dans les dernières années, Taïka a enseigné l’aménagement territorial ainsi que le tourisme. Parallèlement à sa pratique académique, elle a également travaillé comme consultante en recherche au sein du Collectif Villes Autrement (UQAM), qu’elle a d’ailleurs co-fondé. Dans ce contexte, elle a notamment collaboré avec Entremise, Manœuvre/Tour d’aiguillage, NOS architectes et Prével.

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