Les professeurs Annmarie Adams et Martin Bressani de l’École d’architecture Peter Guo-hua Fu (Université McGill) sont les coprésidents au niveau local de la conférence annuelle 2021 de la Society of Architectural Historians (SAH), qui se tiendra en ligne du 13 au 17 avril. Ils ont travaillé à l’organisation de visites (malheureusement annulées), du séminaire sur la ville de Montréal et de la conférence d’introduction du réalisateur montréalais François Girard. Ils ont également fait partie, dès le début, du processus de planification avec le Comité du SAH.
Le séminaire Communauté, Conservation, Activisme : Montréal, ville de quartiers aura lieu le 17 avril et nous profitons de l’occasion pour poser quelques questions aux deux coprésidents.
Annmarie Adams est titulaire d’un baccalauréat ès arts de McGill, d’une maîtrise en architecture et d’un doctorat de l’UC Berkeley. Elle est nommée conjointement à l’École d’architecture et à la Faculté de médecine et des sciences de la santé. Elle est titulaire de la chaire Stevenson en histoire et philosophie des sciences, y compris de la médecine. Elle est actuellement présidente du Département des études sociales de la médecine de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de McGill. En 2015, elle a été élue fellow honoraire de l’Institut Royal d’Architecture du Canada.
Martin Bressani est titulaire d’un diplôme professionnel en architecture de l’Université McGill, d’une maîtrise en histoire et théorie de l’architecture du M.I.T. et d’un doctorat en histoire de l’art de l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV). Il est titulaire de la chaire William Macdonald en architecture et directeur de l’école d’architecture Peter Guo-hua Fu.
Dans la discussion suivante, nous parlons de leurs intérêts de recherche, de leurs points de vue sur Montréal, ainsi que du thème du séminaire SAH 2021 Communauté, conservation, activisme.

Annmarie, vous avez étudié le site de l’ancien hôpital Royal Victoria. Comment envisagez-vous l’avenir de ce complexe ?
Annmarie Adams : J’ai eu la chance d’étudier le site de l’hôpital Royal Victoria sous de multiples angles au cours des 30 dernières années. C’est mon exemple préféré d’architecture hospitalière, car sa douzaine de pavillons et d’additions construites au cours des ans toujours conçues dans le style le plus récent, offrent un panorama complet p de l’histoire de l’architecture hospitalière ! Inutile de souligner que j’espère que sa prochaine réutilisation demeurera profondément ancrée dans son passé. À mon avis, il est essentiel que le site demeure public et accessible ; idéalement, il devrait continuer à contribuer à la santé et au bien-être d’un large éventail de Montréalais. Ce que nous ne voulons pas, c’est une démolition massive et l’insertion de nouveaux intérieurs, sans le moindre lien avec la valeur historique du site. L’architecture est un merveilleux outil pour la mémoire collective et le site de l’HRV est riche en significations – sur la médecine, les soins, le paysage, l’éducation, les technologies – alors se tromper pourrait complètement oblitérer cette mémoire. L’enjeu est de taille.
Vous avez également écrit sur le rôle des genres en matière d’architecture (domesticité masculine, genre et profession architecturale, etc.), pouvez-vous dire rapidement à nos lecteurs quelles sont vos idées clés et où nous en sommes aujourd’hui, en tant que ville, à cet égard ?
Annmarie Adams : Mon meilleur travail sur l’architecture et l’étude des rapports sociaux entre les sexes s’est concentré sur la façon dont des attentes particulières sont intégrées dans le design. Ce que je veux dire, c’est que je considère l’architecture comme prescriptive. La maison de banlieue d’après-guerre, par exemple, a été conçue pour une mère au foyer avec de nombreux enfants. C’est plutôt évident. Ce qui m’intéresse vraiment, cependant, c’est de savoir comment les usagers ont su résister à ces scénarios normatifs. Les maisons ont-elles vraiment fonctionné comme prévu ? Presque tous mes travaux sur les maisons sont des études approfondies de maisons particulières et de leurs familles. À Montréal, j’ai travaillé sur les maisons Redpath, Dawson et Cormier-Trudeau dans cette perspective. En dehors de la ville, j’ai co-étudié des maisons importantes à Saint-Hyacinthe et à Stanstead. Deux maisons en Californie ont également fait l’objet de cette approche, dont une qui fait appel à la théorie queer.
En ce qui concerne la profession d’architecte, j’ai eu le privilège de coécrire un livre sur les femmes architectes canadiennes avec la sociologue Peta Tancred. Comme la population du Canada est relativement petite et que les femmes sont entrées dans la profession sur le tard, nous avons pu réaliser une enquête nationale. L’une de nos conclusions est que, depuis 1970 environ, Montréal a été un lieu particulièrement important pour la formation et la pratique des femmes architectes, grâce à une poignée d’agences liées à l’Expo 67, à la Révolution tranquille et aux types de projets disponibles à Montréal.
Vous êtes une spécialiste de l’architecture vernaculaire, que faut-il savoir sur cette architecture spécifique à Montréal ? Pouvez-vous nous donner quelques exemples dans le grand Montréal ?
Annmarie Adams : L’architecture vernaculaire signifie simplement des bâtiments de tous les jours et des lieux ordinaires, dont Montréal offre beaucoup de riches exemples. Pour moi, l’architecture vernaculaire montréalaise, ce sont, par exemple, les grandes institutions en pierres grises, aux toits en pente de cuivre ou de fer blanc, et aux centaines de fenêtres identiques. Je pourrais citer le triplex de Montréal, avec sa promesse de vie urbaine dense et le sentiment d’identité qu’il offrait aux familles individuelles en leur fournissant une porte d’entrée et un escalier extérieur. Tous ces types urbains omniprésents – dépanneurs, ruelles, couvents – sont vernaculaires et méritent d’être étudiés.
Martin, vous avez étudié la métaphore organique en architecture « en cherchant à comprendre la manière dont les pensées et les pratiques architecturales sont liées aux changements historiques ». Pouvez-vous expliquer rapidement à nos lecteurs ce qu’est la « métaphore organique » et comment, selon vous, nous pouvons appliquer cette idée à l’architecture d’aujourd’hui ?
Martin Bressani : La métaphore organique en architecture véhicule l’idée générale que les œuvres humaines devraient être le produit d’un processus de création analogue à celui qui régit la nature. C’est une idéologie très large qui a conduit au fonctionnalisme (= la forme devrait émerger “naturellement” ou “organiquement” des besoins auxquels elle répond) mais aussi à une souche très spécifique d’historicisme, à savoir que l’histoire elle-même suit un processus analogue à la nature – que l’évolution historique est un processus organique et progressif. La métaphore organique a également conduit certains penseurs de l’architecture à poser la “race” comme un prédicat important : qu’il existe une identité consubstantielle entre un peuple et son architecture, de sorte que l’architecture reflète l’ethnicité : chaque race construit d’une manière spécifique, ou que chaque nation a une architecture qui lui est inhérente. Ainsi, dans le passé, la métaphore organique a eu tendance à encourager des idéologies radicales comme le nationalisme et le racisme. À cet égard, elle ne trouve pas (ou ne devrait pas trouver) beaucoup d’applications aujourd’hui.
L’un de vos principaux intérêts de recherche est l’œuvre de Viollet-le-Duc. Quel est son héritage dans l’architecture d’aujourd’hui et comment ses idées sont-elles toujours pertinentes pour Montréal aujourd’hui ?
Martin Bressani : Viollet-le-Duc a été un acteur culturel majeur de l’architecture du XIXe siècle, en France et en Europe en général. Dans son œuvre, et surtout dans ses écrits, se retrouvent plusieurs des concepts clés de l’architecture moderne : le rationalisme structurel, le nationalisme et même le racisme. Bien qu’excentrique à bien des égards, on peut dire qu’il est représentatif de l’attitude romantique en architecture, notamment dans son attachement au passé. Viollet-le-Duc est une figure centrale pour comprendre les origines du modernisme. Certains de ses travaux sont exceptionnels, comme sa restauration de Notre-Dame de Paris. Mais très peu de ses idées sont encore pertinentes aujourd’hui. Je ne me suis jamais intéressé à lui en tant que modèle à suivre.
Vous vous intéressez également à l’architecture intérieure « comme un moyen de comprendre la façon dont l’architecture établit des relations avec le passé et l’héritage ». Pourquoi la protection des intérieurs est-elle si importante aujourd’hui ?
Martin Bressani : Les « intérieurs » constituent un domaine d’expérience privilégié, où se déploient souvent des ambiances et des atmosphères particulières que l’on peut contrôler. Aussi dominants que soient les extérieurs des bâtiments (en raison de leur caractère public), ils ne procurent pas la même absorption immersive que les intérieurs. À condition bien sûr que ces intérieurs soient préservés. C’est malheureusement un des aspects de l’architecture les plus fragiles. Les intérieurs sont éphémères car lorsque les générations futures s’approprient des bâtiments anciens, la première chose qu’elles font est d’en changer le décor. Elles peuvent bien sûr apporter des améliorations, mais elles peuvent aussi le laisser se dégrader selon les aléas des rénovations au cours des ans, comme c’est très souvent le cas (dans les écoles, les hôpitaux, les universités). Beaucoup de nos plus beaux intérieurs ont ainsi disparu à tout jamais.
Les intérieurs gardent les traces du passé de manière presque spectrale, car ils nous offrent un témoignage intime de la manière dont les espaces étaient vécus. L’observation et l’analyse des pièces d’un bâtiment permettent une analyse quasi médico-légale des modes de vie. C’est souvent le cas lorsque des personnes rénovent des logements anciens et mettent en lumière les différents papiers peints et couleurs qui recouvraient autrefois les pièces intérieures. Il existe de multiples façons de voir et de concevoir cela. Je dois ajouter que l’on peut également concevoir les espaces urbains en termes d’intérieurs, notamment dans les quartiers aux tissus cohérents.

Quelles sont vos préoccupations actuelles en ce qui concerne la préservation du patrimoine à Montréal ?
Martin Bressani : Les villes ont une âme, elles sont faites d’un ensemble de « tissus » très spécifiques et parfois fragiles, qui témoignent chacun d’un passé différent. C’est ce que nous devrions essayer de conserver avant tout. En ce sens, je suis plus préoccupé par la façon dont les nouveaux bâtiments, par négligence, défigurent notre ville, détruisant la cohérence de ses différents tissus, que par la préservation de monuments spécifiques. Bien entendu, nous devons aussi respecter nos bâtiments plus anciens, que nous les transformions par une réutilisation adaptative réfléchie, ou que nous les conservions, voire les restaurions dans certains cas. Mais une ville est faite de gens, de communautés diverses, et nous devrions être toujours attentifs à garder les traces vivantes de ces diverses occupations, même si parfois ces traces restent très ténues.
Annmarie Adams : Mes principales préoccupations en matière de préservation du patrimoine à Montréal sont la démolition inutile et la réutilisation insensible des bâtiments historiques. Trop de promoteurs voient la préservation comme une promesse de ne conserver que la façade ou la coquille d’un bâtiment. L’importance d’un hôpital pour enfants, d’un grand magasin ou d’un ancien club sportif, par exemple, peut résider dans leur plan ou coupe transversale, plutôt que dans leur élévation sur rue. Les intérieurs anciens sont un thème important aujourd’hui, amplifié par la pandémie qui nous force à rester confiné chez soi pendant des périodes prolongées.
Le rôle des origines raciales dans la pratique du patrimoine est un autre thème majeur sur lequel j’ai travaillé, en m’inspirant principalement du mouvement Black Lives Matter aux États-Unis. L’architecture et sa conservation peuvent être de puissants outils d’antiracisme. Les quartiers ou les points d’ancrage urbain des communautés noires méritent d’être étudiés, soulignés et conservés. Nous avons besoin d’un discours public médiatisé de haut niveau sur le caractère approprié de certains monuments. L’art public et l’espace public doivent être accueillants pour tous. Nous avons un long chemin à parcourir à cet égard à Montréal. J’espère que la prochaine génération d’architectes saura concevoir une pratique de la conservation suivant une optique antiraciste.
À votre avis, quelle serait la meilleure façon de répondre à ces préoccupations ?
Martin Bressani : Je pense que nous devrions penser à la préservation au niveau urbain, et non pas strictement au niveau des bâtiments individuels. Et lorsque nous pensons à préserver des bâtiments individuels, nous devons nous assurer que nous sommes capables de conserver l’esprit de leurs intérieurs. Le tissu des quartiers est lié au tissu intérieurs : tous deux ont le potentiel de fournir des expériences immersives du passé, et ils devraient être préservés avec soin, même si nous devons moderniser nos rues et nos intérieurs pour répondre aux besoins actuels. Nous devons vivre dans des espaces qui puissent nous communiquer le sentiment qu’ils ont été habités avant nous, que nous ne sommes pas les premiers à occuper ce territoire, ni les derniers. Lorsque nous perdons cette perspective historique, nous perdons tous nos repères.
Annmarie Adams : L’architecture doit s’ouvrir vers d’autres domaines. Pendant longtemps l’enseignement de l’architecture a été insulaire, défendant dans les universités son petit terrain de façon insulaire et interdisant aux étudiants d’autres disciplines de suivre nos cours. Cette exclusivité doit prendre fin. Le moment est venu de se connecter à d’autres domaines. Depuis 2016 et jusqu’à ma retraite, je veux enseigner l’environnement bâti à des étudiants extérieurs à l’école d’architecture. Cela conduira, je l’espère, à des décisions architecturales plus sages et valorisera également le travail des architectes, ce qui est une situation gagnante-gagnante.
Comment pouvons-nous travailler avec les communautés et les quartiers en tant qu’agents dans le travail de conservation ?
Martin Bressani : Il est essentiel de travailler avec les communautés, car ce sont ces acteurs qui sont les plus à même à conserver l’âme de nos quartiers. Une conservation commandée « par le haut » ne fonctionne que pour très peu de bâtiments. La conservation d’un quartier doit se préoccuper de ses habitants, ses pratiques, son utilisation particulière de l’espace public. Toute intervention architecturale ou urbaine dans nos villes doit être conçue comme une forme de “conservation”, y compris les interventions contemporaines. Ces dernières doivent renforcer la cohérence et l’atmosphère d’un quartier, et non le diluer ou le détruire. Elles devraient même nous aider à découvrir et à révéler des atmosphères latentes, ou des atmosphères oubliées, plutôt que de nous tomber du ciel sans ancrage au passé.
Annmarie Adams : Travailler avec les communautés et les quartiers est la clé d’un bon travail de conservation. Dans l’histoire de l’architecture, depuis les années 1980, on s’est sérieusement tourné vers l’étude des bâtiments à travers leurs utilisateurs, plutôt qu’à travers leurs architectes, et c’est un très bon début. L’histoire publique est très importante, notamment les expositions, les visites, les films, les conférences et les cours. Héritage Montréal et le Centre Canadien d’Architecture jouent un rôle particulièrement important dans la sensibilisation des Montréalais à la valeur du patrimoine et de l’environnement bâti. Je pense que le niveau de sensibilisation à l’architecture est très élevé ici et c’est l’une des raisons pour lesquelles Montréal continue d’être une plaque tournante de l’enseignement du design.

Peut-on préserver sans l’aide de la communauté, ou l’activisme est-il le seul moyen ?
Martin Bressani : L’activisme est un terme très large. Si nous comprenons l'”activisme” comme la vie “active” d’un quartier, sa sollicitude aidant à orienter les développements futurs, je dirais que oui, c’est essentiel. Si nous comprenons le “militantisme” comme une sorte de guérilla organisée, il peut être parfois aussi nécessaire. Mais je souhaiterais que nous puissions faire confiance à la vie des quartiers pour offrir protection et conservation.
Annmarie Adams : L’engagement communautaire et l’activisme sont complémentaires, plutôt que des choix alternatifs. Je considère que l’histoire de l’architecture est à la base d’une bonne pratique de la préservation. Plus nous comprenons pourquoi les bâtiments ont l’apparence qu’ils ont, plus nous serons en mesure de prendre des décisions éclairées. Je suis partisan d’une recherche orientée vers l’action.
Qu’espérez-vous mettre en valeur à Montréal avec la conférence de la SAH ?
Martin Bressani : Annmarie et moi voulions organiser des visites de quartiers mettant en valeur l’histoire de Montréal, tout en offrant fm une plateforme pour les multiples voix qui travaillent en histoire de l’architecture à Montréal. Nous n’avons pas moins de 6 de nos doctorants qui présentent des articles à la conférence ou qui président des sessions. Nous avions l’espoir d’offrir des lieux patrimoniaux pour certains événements clés, afin que Montréal soit une présence palpable tout au long de la conférence elle-même. Et nous avons bien sûr mobilisé de nombreuses personnalités établies, des universitaires montréalais, mais aussi des défenseurs de la communauté et des militants.
Annmarie Adams : Avant la pandémie, lorsque nous pensions que la conférence se déroulerait en personne, nous avions prévu une myriade de visites mettant en valeur l’architecture et les paysages de Montréal. Il s’agissait du Mont-Royal, du Vieux-Montréal, du canal Lachine, des universités, des places urbaines, de Griffintown, de la ville souterraine, de nos merveilles brutalistes, d’Habitat 67 et du site de l’Expo, du Parc olympique, des hôpitaux historiques, des églises (et des églises transformées), des manoirs du Square Mile et du Quartier des spectacles. Nous avons également planifié des visites spéciales, thématiques, telles que le travail des célèbres architectes américains à Montréal. La bonne nouvelle est que la SAH revient en 2023 et que nous serons prêts !
Mais la conférence en ligne conserve une couleur montréalaise. Le séminaire du samedi sur la ville, organisé par Cynthia Hammond, de l’Université Concordia, portera sur nos quartiers. Il débutera par un regard privilégié sur le nouveau projet de livre de Phyllis Lambert sur Montréal. Le mercredi, la conférence qui introduit généralement les participants à la ville de la conférence sera donnée par le cinéaste montréalais François Girard, qui parlera de son film de 2017, « Hochelaga, terre des âmes », qui est une sorte de lettre d’amour à Montréal. Les historiens trouveront son recours à l’architecture très sophistiquée. Et il y a aussi de nombreuses sessions et communications consacrées à l’architecture montréalaise et canadienne ! Un grand merci à Héritage Montréal pour son soutien à la conférence.
Nous tenons à remercier les professeurs Annmarie Adams et Martin Bressani pour le temps qu’ils nous ont accordé.
Ne manquez pas le séminaire Communauté, conservation, activisme : Montréal, ville de quartiers, le samedi 17 avril, de 8h00 à 11h00. C’est gratuit et ouvert au public mais l’inscription est obligatoire. Cliquez ici pour réserver votre billet.
Cliquez ici pour voir le programme de la conférence annuelle de la SAH.
Des tables rondes gratuites auront également lieu au mois de mai.